Skelets numériques

S. a dit: “On est un tas de tuyaux influençables” quand j’ai reniflé une odeur de graillou qui m’a donné faim. À croire que je n’ai pas appris de mes leçons de cette nuit: j’ai mal dormi et j’avais un peu mal au ventre.

hier, un milliardaire technofaciste mégalomane a fait un salut nazi lors de l’investiture du président d’extrême droite de la première puissance mondiale. j’ai conséquemment mal dormi.

quelqu’un devant moi tient un bucket KFC de la main droite et pioche des pilons de poulet de la gauche, l’odeur de grillé humide et épaisse le dénonce et iel soupire de satisfaction à chaque bouchée, vu le froid qui gèle les doigts ça se comprend, J’espère qu’iel va quelque part avec un four pour réchauffer ça

T. a trié les vis sur le bureau pendant que je me chargeais d’ouvrir les emballages et de sortir les pièces. P. a commencé la visserie avant que je ne parte; tout espoir n’est pas perdu.

Je pense que si il y avait eu moins de boue au sol, je me serai allongé pour me faire submerger par la marée.

J’ai gambergé dans la vase qui caractérise mes réveils pendant un petit moment, avant d’accepter que si d’autres personnes l’avaient fait et que ce système fonctionnait, ce n’était peut-être pas si insurmontable.

Et il y avait un homme en collant qui pissait sur le bord d’un arbre, en se secouant un peu probablement pour éjecter les dernières perles d’urine. Un petit Elliot curieux se demandait ce que faisait l’homme, son grand père moustachu essayant vainement de le convaincre que ce n’était pas intéressant; à dire vrai, pourquoi ce type se soulageait ici est une question fort valide.