Quoi de beau pour mes os?

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Quoi de beau pour mes os?

Dernière édition: 16/08/2025

Cette page décrit mes intérêts du moment, les défis que je me pose et mes interrogations. Elle est mise à jour environ tous les six mois, ce qui me donne l’occasion de revenir sur les envies du moi passé, voir ce qui a survécu au temps et le chemin parcouru. Inspirée par The /now page movement.

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Thème de la saison

Saison 2025

Recentrage (jusqu’à décembre 2025).

Je traverse une période de ma vie où je ressens le besoin de me recentrer. J’ai la sensation lancinante de ne pas faire assez bien dans mes engagements (émotionnels, militants, pros). Et je constate ne vivre ces engagements que sous la forme d’obligation, sans que le plaisir que je tire de la pratique ne ressorte trop. Il s’agit donc, pour cette fin d’année, d’identifier ce que je considère comme une charge. Et quand c’est moralement justifié, exercer mon droit à partir. On n’abandonne personne; on s’assure de se rendre dispensable dans un collectif militant, on marque ses distances avec des personnes qui n’apportent rien et demandent beaucoup. C’est un chantier enthousiasmant, parce qu’il demande également d’interroger et d’actualiser mes envies.

Véganisme

Végétarien depuis plusieurs années, j’avais quelques barrières cognitives à passer végétalien. J’ai fait l’effort de documenter ma réactance, et les discussions issues de ce billet ont balayé une part substantielle des arguments qui y étaient formulés. Je tâche donc d’être végan. L’expérience de plusieurs mois indiquent que la pratique est compatible avec mon mode de vie urbain. Je fais des écarts quand ne pas manger vegan signifie ne pas manger tout court (je suis particulièrement irritable quand je manque un repas, et je préfère ne pas faire porter le poids de ma mauvaise humeur sur l’incapacité de ma cantine à fournir du vegan).

Des questions demeurent. Je ne souhaite pas placer mon véganisme comme une pratique de revendication politique. L’alimentation est un lieu très chargé politiquement parlant. Notre cuisine est une expression très directe de notre culture. Elle lie nos souvenirs intimes aux lieux et aux cultures qui peuplent ce lieu. C’est très fort. Le seul regret de passer vegan, c’est justement la perte de ce lien avec la tortilla de l’abuela, dont je cherche toujours une bonne formulation végane.

De manière plus abstraite, je vois un gros risque que le véganisme porté par des blancs bourgeois comme moi ne soit qu’un autre vecteur d’oppression colonial. Le véganisme n’est pas adapté à toutes les personnes et cultures. Si je suis convaincu de mon choix moral, il s’agit de savoir le moduler suivant le contexte.

Sentiments amoureux, alexithymie et pourquoi il faut écouter plus de chansons d’amour

Je fréquente une personne rencontrée en mai. Le 5 juillet de cette année, je me suis senti capable de lui dire que je l’aimais. Ce long délai peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Je soupçonne une alexithymie que je sais être très présente chez moi (et que celle·eux qui ne me connaissent pas prennent comme un certain flegme ou calme apparent). Mais plus banalement, une peur de l’engagement malheureusement très présente chez les hommes - catégorie à laquelle il faut que je me rattache pour tâcher de me comprendre. bell hooks dans La Volonté de Changer définit entre autres le patriarcat comme une entreprise d’ablation/amputation de la capacité des hommes à ressentir leurs émotions.

Je n’ai jamais été très proche des descriptions de l’amour que j’ai pu voir quand j’étais jeune. Mais l’écoute de nombreuses chansons d’amour avec l’être aimé tend à montrer que je n’ai peut-être tout simplement pas été exposé à beaucoup de manifestations de ce sentiment. De sa complexité qui la rend indicible et donc, pour mon esprit étriqué, difficile à appréhender. Mes relations précédentes m’ont appris le respect de l’autre, le consentement, la sensualité, l’écoute et le soutien. Mais, comme le chantait Jean Ferrat, plusieurs années de célibat et mon éducation faisaient de moi un coeur au bois dormant.

Une des très nombreuses vérités auxquelles mon amoureux·se m’a éveillé, c’est qu’une relation termine. Qu’il y aura de la blessure, des cahots. Si l’irrespect de l’autre est inacceptable et la communication essentielle, aimer c’est confier à l’autre ses fragilités, ses doutes, ses peurs et ses craintes. Pas étonnant que ça soit quelque chose qui me fasse peur. Et qu’il s’agisse d’un immense acte de confiance - faire confiance, voilà la difficulté - que d’aimer.

J’ai un chien!!!

Depuis février!! Il s’appelle Virgule, c’est une adorable patate et je l’aime de tout mon coeur. Une peur de fond, c’est de ne pas être assez bien pour lui. Ne pas fournir un cadre qui lui permette d’être un chien bien dans ses pattes, à l’aise en société canine et humaine. Depuis que je l’ai, je me motive beaucoup plus à sortir, rencontrer des gens pour l’exposer à de nouvelles expériences. Si ça impacte très sérieusement mon budget, le bien-être émotionnel et physique que j’en tire compense très largement. Virgule me force à être responsable de mes activités, c’est mon ancre émotionnelle.

Il faut un village pour élever un chiot, c’est certain. L’éducation de ma petite patate s’est vue grandement facilitée par mes colocataires. Nous avons visionné des heures de contenu d’éducation canin et supportés patiemment beaucoup de pipis et de cacas impromptus. Iels m’ont gardé le chiot quand j’en avais marre et que j’avais besoin de souffler, ou de me rendre au travail sans pouvoir le faire garder. Je suis infiniement heureux d’avoir Virgule avec moi pour les quelques prochaines années ensemble.

Loisirs et technologie

Je me suis donné comme objectif de me construire une culture du film et du jeu horrifique. On prévoit donc d’enchaîner les Resident Evil, Silent Hills et autre classiques avant de fouiller dans les innombrables jeux à esthétique PS1 qui peuplent steam. J’ai une liste commasse de films d’horreurs, j’ai déjà vu Conjuring (fort cliché mais avec une excellente gestion du rythme et des personnages attachants) et Us (superbement filmé et à gros message).

L’arrivée du chiot et une intensification du travail m’a mis en retard sur mon objectif lecture. Ceci étant dit, comme j’ai lu beaucoup plus de bouquins militants et plutôt complexes (de la philosophie, j’ai fini l’Enracinement et La Pesanteur et la Grâce de Simone Weil), on s’autorise à ne pas être trop pressé.

Le partage de musique avec mon amoureux·se nécessite un compte spotify, auquel je me suis inscrit malgré les nombreuses polémiques autours de son PDG et de l’IA, et plus généralement des faibles rémunération des artistes. Je choisis mes combats, et faciliter la communication d’émotions avec une personne qui m’est chère prévaut sur l’énergie pour trouver une alternative présentant une balance morale plus avantageuse.

J’ai envie de lire plus de bédés! Et de préparer l’automne et l’hiver avec plus de jeux vidéos.

En ce moment, j’essaie le gestionnaire de fenêtre Niri. Je suis passé à KDE en novembre dernier et si j’apprécie d’avoir enfin un environnement de bureau joli, « où tout marche », les fonctionnalités de tiling me manquent. Niri expose les limites de Sway/i3 dont je n’avais pas conscience, en y répondant d’une manière fort élégante. Et comme c’est compatible avec les utilitaires de Sway, je peux garder ma configuration de barre d’action.

Les luttes futures

Mes luttes se structurent progressivement autours de ces axes:

La transmission de connaissances, d’éthique et d’habitude c’est : cool.

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