Skelets numériques
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À proposrhapsodos, skelet numérique
J’ai la trentaine, pas très cis, blanc, plutôt aisé sans rouler sur l’or. Je suis salarié·e; mon métier me met en contact avec le numérique dans un contexte d’industrie lourde. J’aime les squelettes, les libertés numériques, la cuisine, les jeux vidéos et la politique. Je suis diagnostiqué dépressif et anxieux chronique.
Côté réseaux sociaux, on me trouvera sur mastodon et bookwyrm.
Cette description de moi ne bougera pas énormément. J’essaie aussi de produire un instantané de là où j’en suis.
Artiste: kaerhon
Il y a une question à laquelle j’ai décidé de consacrer mon existence. “Qu’est-ce que signifie être humain”? Qu’est-ce qui nous - l’espèce humaine - a fait passer de mammifères un peu moins poilus que la moyenne avec des silex à des bipèdes qui dépensont des ressources gigantesques dans l’industrie de l’agroalimentaire pour inventer les meilleurs goûts de yaourt?
Je pense que c’est notre capacité à penser la société dans laquelle nous vivons1 qui nous a amené là.
Mettre des mots sur des concepts comme “parents”, “enfants”, “village”, “maire”, “entreprise”, “homme”, “femme”. Y associer des significations, et concrétiser ces idées dans le réel. C’est ce double mouvement de penser des concepts et les intégrer dans le réel que j’appelle “politique”2.
Tout est politique. Cette vision du monde est très structurante pour moi - en plus de faire de moi un skelet pas fun en soirée. Si tout est politique, tout est initialement imaginé. Il est alors possible de comprendre des normes sociales et leur origine. Avec une grille d’analyse politique, j’ai accès à des fragments de logique sous-jacente à tout un tas de micro-décisions au quotidien. Elle m’aide à donner du sens au réel. Plus je me forme sur les idées et les actions concrètes, que je rencontre des gens qui sont politisés, plus j’ai l’impression d’avoir des outils qui me permettent de naviguer dans la société dans laquelle nous sommes. Et de participer à l’amener dans une direction qui correspond plus à mes idéaux.
De quels idéaux on parle? Je me définis comme humaniste, anarchiste, féministe, antiraciste, contre toutes les formes de dominations.
Je suis pétri de contradictions, j’en conviens, et je les laisse me travailler. Il paraît que je suis bonne pâte. Pour filer la métaphore culinaire, j’espère que les idées fermenteront bien chez moi.
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La faute en incombe à beaucoup, en particulier à un livre que j’ai lu en 2024. ↩︎
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Je n’ai pas d’intérêt particulier pour ce qu’on appelle “l’actualité politique”, qui désigne souvent la mise en scène des institutions de pouvoir et qu’on confond avec ce double mouvement de pensée et mise en pratique qui peut s’exercer partout, tout le temps. ↩︎